Pas mal d’articles en retard, les traditionnels voeux qu’on n’a toujours pas mis, la photo de famille qui viendra, mais là, comme un flottement, un malaise…
Dans les jours à venir, je viendrais mettre notre quotidien plein de rire et de joie, mais aujourd’hui, je n’en ai pas très envie.

Hier, après l’attentat, j’ai tenu à mettre des mots sur l’évènement, préférant que les grands apprennent ça de moi, plutôt que par les copains qui auraient peut-être une vision déformée et très antimusulmane.
Je leur ai parlé de la liberté d’expression et de son importance, puis du drame qui venait d’avoir lieu tout en mettant l’accent sur le fait que même si les tireurs disaient avoir fait ça, car ils étaient musulmans, c’était avant tout des fous… qu’être musulmans ne voulait pas dire être terroriste, que c’était des gens comme nous…
Théodore a conclu que les tireurs aimaient Arès (le dieu de la guerre chez les Grecs)… Voilà, on peut dire ça.

Ce midi, Théodore m’a dit qu’ils en avaient parlé à l’école et a tenu à me raconter. La première chose qu’il m’a dit c’est que ceux qui avaient tué étaient des Arabes. Comme une envie de hurler… Est-ce que si ça avait été des Européens catho ça aurait été moins grave ? On a repris les choses ensemble et j’ai rappelé que dans les victimes il y avait deux Arabes et que l’un d’entre eux était policier, qu’il était là pour protéger la population…

Je suis triste de voir l’amalgame qui refait surface entre Islam et terroriste…
Ça me rappelle les heures sombres d’après 11 septembre et la parole d’une dame en cours avec moi qui racontait avoir été sur place et avoir aidé un homme à se mettre à l’abri même s’il était arabe… comme si ce n’était pas un humain avant tout, un frère que l’on doit protéger de la folie de certains hommes…

Pour tous les parents qui chercheraient les mots pour parler de ça avec ses enfants, Playbac presse met à disposition les éditions spéciales de certaines de ses revues dont
Le Petit Quotidien et Mon Quotidien